– Olivier Depardon – Shannon Wright

Voici un concert proposé par le Marché Gare que j’avais repéré depuis longtemps, pas pour la tête d’affiche mais bien pour l’artiste en première partie croisé fin 2012 aux Abattoirs avec d’Eiffel. Olivier Depardon avait retenu mon attention par sa musique et la rage de ses textes, je voulais le revoir sur scène avec son nouvel album fraîchement sorti. J’avais finalement renoncé à la date pour me ménager un peu mais ma blogueuse lyonnaise préférée Pink Blizzard a réussi à me traîner me disant que Shannon Wright, la tête d’affiche, est top ! Le rendez vous était donc pris et je n’ai vraiment pas regretté d’y être allé. En photo la salle n’est pas facile, la scène n’est pas haute et si tu n’es pas devant c’est compliqué d’avoir un point de vue propre. Je ne vais cependant pas reprocher au public de venir remplir cette belle salle car Olivier Depardon et Shannon Wright le méritent bien ! Par contre pour le public c’est top car il y a une bonne proximité avec les artistes !

A peine le temps de m’installer que déjà Olivier Depardon commence à égrainer quelques notes sur sa guitare dans une ambiance qui m’est familière tellement j’ai pu l’écouter sur CD. Le set est une alternance de titres tirés de son nouvel album Les saisons du silence et bien sûr ceux que je considère comme étant des classiques de l’album Un soleil dans la pluie tel le titre Je suis ou encore Dans tes yeux. Il était en Solo ce soir là et a tenu une fois de plus le public en suspension avec ses grandes lignes mélodiques supportant des textes en français où il crie toute sa hargne. Comme dans son premier opus Olivier ne prend pas de gants et emploi une tonalité dramatique tant dans sa façon de chanter que dans sa musique. Les textes sont incisifs, les guitares criardes, j’adore ! Je voulais découvrir le dernier album en live et non sur CD, je n’ai franchement pas été déçu, il tourne depuis cette date en boucle dans mes oreilles et vous le conseille fortement. Il était le premier artiste écorché de la soirée mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, changement de plateau pour faire place à un clavier et une guitare saturée à souhait.

Shannon Wright n’est pas née de la dernière pluie, ce petit bout de femme est aussi très acérée dans ses chansons mais également dans son interprétation qui personnellement m’a plus que transpercé. Elle porte la frange au plus long telle une carapace vis à vis du public qui est proche, à bout de bras ! Comme une protection ou un moyen de ne pas être perturbé pour ce qu’elle a à nous chanter, hurler, murmurer, crier ou tout juste parler par moment. Elle est possédée par sa musique, elle entre en trance sur scène à tel point qu’on peut distinguer quelques larmes sur son visage tellement elle s’implique dans ses textes et les vit sur scène. J’ai adoré ce personnage mystérieux qui reste malgré tout ouvert et reconnaissant envers son public qu’elle ne manquera pas de saluer chaleureusement à l’issue des 2 rappels. Le paradoxe de Shannon Wright est intéressant. Alors bien sûr ça rock sévère tantôt à la guitare qu’elle ne ménage pas tantôt au clavier avec cette fois plus de douceur avec parfois des lignes de batteries assez vintage, bon sang que c’est bon musicalement !

Sa discographie est très riche et comporte pas moins de 10 albums solo qu’elle compose depuis 1998 suite à la dissolution de son groupe Crowsdell. On y retrouve bien sûr l’incontournable collaboration avec un fameux Yann Tiersen en 2004, comme une évidence artistique qui ne pouvait pas se passer autrement ! Le dernier opus In Film Sound date de 2013, je le découvre petit à petit et j’attends le prochain avec impatience ! Sa tournée française a débuté en 2014 et cette date à Lyon tombe au bon moment pour moi qui voulait renouer avec le rock que j’ai délaissé ces derniers temps. Merci Olivier Depardon et Shannon Wright pour ce beau moment !